Intégrer l’environnement aux spécifications

Comment réorganiser la fabrication pour intégrer les questions environnementales au cœur de la conception des produits ?

Pourquoi ça compte ? Où en sommes-nous ? Et ensuite ?

Donner la priorité à la neutralité carbone

L’industrie, en particulier l’automobile, est régie par des normes strictes liées à une multitude d’exigences allant des performances à la durabilité, en passant par la sécurité. Sans parler des questions de coût. Ajouter des critères supplémentaires comme l’empreinte carbone, la consommation d’eau et la recyclabilité à des spécifications déjà très denses n’est donc pas une mince affaire.

Icon Impact
Impact
Icon Fire
Résistance au feu
Icon Weatherability
Hydrophuge
Icon Energy
Consommation d’énergie
Icon Circularity
Recyclabilité
Icon Co2
Facteurs d’émission
80%
de l’impact environnemental d’un produit est déterminé au cours de la phase de conception.

C’est néanmoins nécessaire, la conception ayant un impact considérable sur l’empreinte environnementale d’un produit (poids, choix des matériaux et des processus de fabrication, sans oublier une multitude d’autres éléments). Pour parvenir à la neutralité carbone et développer une économie circulaire, ces facteurs doivent absolument être pris en compte dès le premier jour.   

Réécrivons les règles du jeu

De nombreuses spécifications industrielles existent depuis des décennies. Ce sont elles qui ont façonné les processus de fabrication et influencé les choix d’approvisionnement. Chaque maillon de la chaîne de valeur a été optimisé pour satisfaire ces exigences. Les réécrire demande du temps, des investissements et une excellente dynamique. La bonne nouvelle ? Ladite dynamique se met lentement en place à mesure que la pression réglementaire s’accroît et que les attentes des consommateurs évoluent.

Les réglementations, comme REACH (enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques) dans l’UE, imposent des restrictions plus strictes sur certaines substances, ce qui incite les fabricants et les concepteurs à repenser les matériaux qu’ils utilisent. Dans le même temps, les consommateurs recherchent de plus en plus activement des alternatives plus écologiques et les constructeurs souhaitent démontrer qu’ils remplissent également leur part du contrat.  

Les mentalités évoluent, mais le chemin à parcourir pour parvenir à une transformation concrète reste long.

9.7%
Les consommateurs se disent prêts à dépenser 9,7 % de plus, en moyenne, pour des produits fabriqués ou sourcés de manière durable.

source : PwC

9%
En 2019, sur 353 millions de tonnes de déchets plastiques produites, seules 9 % ont été recyclées.

source : OECD

Faire des performances environnementales un atout et non un obstacle

Pour concrétiser cette transition dans le domaine de la conception de produits, une longue liste d’exigences doit être satisfaite. Nous devons faire en sorte qu’il soit plus facile pour les fabricants de faire des choix « plus écologiques ». Par exemple, il est moins compliqué d’intégrer davantage de matériaux biosourcés et recyclés si l’on augmente les taux et l’efficacité du recyclage, ou si l’on produit des matières premières recyclées et biosourcées à plus grande échelle. Nous devons donc convaincre les constructeurs que les critères environnementaux ne sont ni un obstacle ni un frein, par exemple en développant des matériaux qui combinent performances techniques et compétitivité, mais présentent une empreinte écologique plus faible.

Les 3 C : clarté, cohérence et coordination

Mais cela seul ne suffit pas. Pour qu’un réel changement à long terme se produise dans l’industrie, il est indispensable de définir clairement ce que nous entendons par « durabilité », « éco-conception » ou « bas carbone ». L’instauration de définitions, de certifications et de réglementations valables dans tous les secteurs permet de s’assurer que tout le monde est sur la même longueur d’onde et que les promesses sont reflétées par des chiffres et un impact concrets.

Des progrès ont déjà été réalisés. Il existe en effet un certain nombre de certifications et de labels en matière de durabilité, comme la certification B-Corporation et le label Standard 100 d’OEKO-TEXâ. Des organisations telles que SGS et Bureau Veritas proposent une évaluation externe des émissions carbone. L’UE a certes créé le passeport numérique des produits, mais il s’agit encore d’une mosaïque qui manque du niveau de coordination internationale et d’application nécessaire pour réellement bouleverser les spécifications à grande échelle.

Ce que nous faisons, concrètement, pour agir.

Il va sans dire que nous avons donné la priorité à l’impact environnemental de nos produits dès le départ. Après tout, c’est notre raison d’être. Mais cela ne suffit pas pour intégrer les critères environnementaux aux spécifications industrielles. Nous devons travailler avec nos partenaires et nos clients pour faire évoluer collectivement nos méthodes de travail et nous assurer que nous disposons des outils nécessaires pour définir, suivre et certifier les performances environnementales.

Un cycle vertueux qui ne s’arrête pas à la livraison.

En intégrant l’analyse du cycle de vie (ACV) à nos processus, nous étudions l’impact de nos matériaux de l’approvisionnement à la fabrication. Si nous nous sommes d’abord intéressés aux seules émissions de CO2, nous prenons aujourd’hui en compte d’autres facteurs comme la consommation d’eau. En d’autres termes, nous devons optimiser nos propres processus et choisir nos partenaires avec soin (dans l’idéal, ils doivent être locaux et partager nos idées).

Mais cela ne s’arrête pas là. Nous voulons également savoir ce qu’il advient de nos composites et matériaux de surface une fois qu’ils sont transformés en produit et lors de leur élimination, afin de nous assurer qu’ils sont à la fois recyclables et recyclés. Pour ce faire, nous travaillons avec nos clients afin d’imaginer des moyens de réduire l’impact environnemental du produit final et de faciliter le recyclage. Par exemple, nous avons collaboré avec FORVIA à la création de pièces structurelles en NAFILean pour le tableau de bord de la Renault 5 e-Tech. Nous faisons également équipe avec des recycleurs afin de boucler la boucle et de nous approvisionner en matières premières recyclées, notamment par l’intermédiaire des véhicules hors d’usage.

Preuves et démonstrations

Nous ne pouvons bien évidemment pas nous contenter d’affirmer que nos produits respectent l’environnement. Les clients et les consommateurs exigent de plus en plus souvent des informations détaillées (et crédibles) en soutien de n’importe quelle allégation. Voilà pourquoi les certifications sont si importantes. Nous avons commencé par faire certifier par SGS l’empreinte environnementale partielle de trois grades de NAFILean. Nous avons également créé des passeports numériques de produits pour nos composites plastiques afin de communiquer des informations essentielles dans un format facile d’accès. Ce n’est qu’un point de départ, mais nous avons encore beaucoup de travail à faire !

Challenge 3 Dpp

The EU’s Digital Product Passport gives a detailed record of theLe passeport numérique des produits de l’UE fournit des informations détaillées sur le cycle de vie du produit dans un souci de transparence et de conformité réglementaire. Nous avons créé des PNP pour tous nos composites plastiques.

  • Accès facile par code QR aux données relatives à tous nos composites plastiques
  • Empreinte carbone du produit pour chaque matériau, incluant le contenu recyclé
  • Analyse complète du cycle de vie avec données et certificats de durabilité

Nous travaillons actuellement à l’élaboration du PNP pour nos autres gammes. À suivre.

Les choses ne s’arrêtent pas là. 

Impossible de faire cavalier seul. En établissant un dialogue permanent avec les constructeurs et les clients, nous voulons participer aux discussions sur les spécifications qui dictent nos méthodes de travail (et leur apporter des changements concrets). C’est également pour cette raison que nous participons à des initiatives à l’échelle de l’industrie afin de soutenir l’instauration de normes strictes en matière de matériaux durables, comme cet appel collectif à maintenir et à renforcer les objectifs en matière de contenu en plastique recyclé.

Materi'act Partners

Des standards pour faire la différence

Il reste encore beaucoup à faire pour développer des normes et spécifications industrielles qui intègrent de manière transparente les critères environnementaux. En travaillant ensemble, nous pouvons continuer de fabriquer des matériaux et des produits présentant d’excellentes performances environnementales, ainsi que des outils et des processus permettant de définir, d’évaluer, de certifier et de suivre les produits, comme le passeport numérique des produits, afin de garantir que tout le monde respecte les (mêmes) règles.

Une route semée de défis – et d’opportunités 

La route vers le net-zéro et le zéro plastique vierge ne sera pas toujours facile.
Mais c’est la seule qui compte pour nous.
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