

Alors que les propriétés des matériaux recyclés sont par nature variables, il est essentiel que le produit final présente des caractéristiques constantes et normalisées. Pour maîtriser cette variabilité, MATERI’ACT s’appuie sur l’intelligence artificielle et notamment ses capacités prédictives pour développer des formulations nouvelles et même ajuster les paramètres de production en temps réel. Pour accroître la pertinence et la rapidité de nos algorithmes, nous avons fait appel à plusieurs entreprises aux compétences complémentaires ainsi qu’au soutien financier de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
Lancé officiellement en mai 2024 pour une période de quatre ans, le projet FAVIA réunit quatre entreprises de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Piloté par MATERI’ACT, les équipes incluent également des chercheurs d’Aryballe, spécialiste des capteurs de Composés Organiques Volatils (COV). Tandis que POLLEN Metrology apporte au projet son expertise en intelligence artificielle pour l’optimisation de la production de matériaux. Sans oublier les experts du Centre Technique Industriel de la Plasturgie et des Composites (CT-IPC) qui se consacrent à la recherche sur les plastiques et matériaux composites.research into plastics and composite materials.
Ce projet a séduit la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui lui a apporté un précieux soutien financier via la mobilisation de 3,6 millions d’euros provenant du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER)
Mieux comprendre le rôle de l’IA avec Michael Lemoine, Coordinateur Technique FAVIA & Responsable des Formulations Adaptatives et Technologies Recyclées chez MATERI’ACT.
Les matériaux recyclés sont fondamentalement différents des matériaux dits “vierges”. La variabilité inhérente aux matières recyclées fait que leurs caractéristiques changent constamment, ce qui pose un vrai défi pour nos clients qui sont tenus de respecter des cahiers des charges très stricts. Pour garantir une qualité et des performances constantes, il faut trouver la formulation idéale et l’ajuster avec précision lors de la production. C’est ce que nous faisons d’ores et déjà grâce à nos algorithmes. Mais nous avons voulu aller encore plus loin en intégrant des capteurs avancés pour analyser numériquement les échantillons et effectuer des ajustements automatiques directement sur la ligne de production. Ce projet est stratégique et passionnant.
Dans mon précédent poste, j’avais déjà commencé à explorer l’analyse numérique des échantillons pour gagner du temps sans avoir à les envoyer en laboratoire. Je suis donc très content d’avoir l’occasion d’aller plus loin !
Notre objectif est de mettre au point une solution capable d’utiliser des capteurs pour analyser numériquement les échantillons, prédire les formulations et ajuster en temps réel les matières entrantes de l’extrudeuse. L’idée est de produire différents types de matériaux à base de plastique recyclé (ou de biomasse) tout en garantissant à chaque fois les mêmes performances. Cela permettra de prendre de meilleures décisions, d’assurer une qualité constante et de réduire le temps de mise sur le marché.
En tant que coordinateur technique, c’est un projet ambitieux ! Il a fallu trouver la meilleure façon de collaborer. Parfois en travaillant chacun de son côté et à d’autres moments en mettant nos avancées ou nos questionnements en commun, notamment lors de comités techniques trimestriels. Le fait que l’on soit tous situés dans la même région nous facilite grandement les choses. En interne, nous avons une petite équipe de chefs de projet et de data scientists dédiés à ce projet. Mais travailler avec nos partenaires nous apporte des compétences multidisciplinaires supplémentaires qui nous permettent de gagner beaucoup de temps. Les équipes d’Aryballe maîtrisent parfaitement les capteurs biochimiques, tandis que Pollen Metrology est spécialiste des algorithmes de process, de la collecte et de l’automatisation des données. Quant à l’IPC, ils apportent une expertise précieuse en plasturgie, IA et capteurs.
On n’en est encore qu’au début, mais on a déjà bien avancé sur la partie algorithmique. Dans les mois à venir, on va se concentrer sur les capteurs de COV, avant de tout intégrer dans une solution complète.
L’expertise de Pollen dans l’exploitation de l’intelligence artificielle, et son intégration dans une architecture logicielle unique modulaire et scalable, apportera à MATERI’ACT les moyens de se différencier nettement et d’accélérer le développement de ses futures applications.
Dans le cadre du projet FAVIA, le CT-IPC développera de nouvelles connaissances, savoir-faire et expertises qui bénéficieront à l’ensemble de la filière (notamment au sein du réseau de plus de 2 000 ressortissants IPC), leur permettant d’accroître le taux d’incorporation de matière recyclée, de répondre aux nouvelles exigences réglementaires, et ainsi de gagner en compétitivité.
Aryballe intègre des capteurs biochimiques, de l’optique intégrée sur silicium et du traitement de l’information pour fournir une solution d’olfaction machine, permettant à d’autres industries de prendre de meilleures décisions basées sur des données d’analyse de VOCs. Le projet FAVIA est une opportunité de démontrer la souplesse et la polyvalence des technologies Aryballe et leur capacité à être intégrées sur des chaînes industrielles de transformation de matière.
Le projet FAVIA est un bel exemple qui, avec le soutien de la Région et de l’Europe, peut accélérer le développement de matériaux durables et leur mise sur le marché.